LA BATAILLE DES ARDENNES EN DECEMBRE 44 JANVIER 45

A la grande surprise des Alliés, trois armées allemandes du Heeresgruppe B ( Generalfeldmarschall Model) se lancent au travers des Ardennes sur un front de 120 Km de Monschau au Nord à Echternach au Sud. Tel un rouleau compresseur, la 6 SS Pz Armee et la 5 Pz Armee doivent dans un premier temps foncer vers la Meuse, la franchir puis dans un deuxième temps, progresser vers l’objectif initial, Anvers. La 7 Armee doit progresser jusqu’à Givet tout en assurant le flanc gauche de l’offensive face au danger pouvant provenir de la 3rd US Army du Lt Gen George S Patton. A 40 km à l’Est de Bastogne, le 110th Inf Regt / 28th Inf Div du Col Hurley Fuller encaisse le choc de trois divisions ; la Pz Lehr Div, la 2 Pz Div et la 26 VGD. Au Hq du VIII Corps à Bastogne, le Maj Gen Troy H Middleton est inquiet. Il connaît toute l’importance de cette petite ville qui constitue un carrefour stratégique mais il ne dispose que de quelques maigres unités pour en assurer sa défense. Une course contre la montre s’engage ».

Dimanche 17 décembre 1944....

Les Alliés se rendent compte que l’attaque allemande n’est pas une manœuvre de diversion mais une offensive majeure dont ils ignorent son objectif. A l’état-major d’Eisenhower, les décisions tombent : On détermine deux points stratégiques qui doivent être défendus coûte que coûte : St Vith et Bastogne. Ces deux petites villes constituent des nœuds de communication très importants dont il faut garder le contrôle. Le Lt Gen Patton reçoit un ordre annulant son offensive dans la Sarre prévue pour le 19 Dec 44. La 7th Armd Div doit faire mouvement pour St Vith en appui de la 106th Inf Div. Le CCB/10th Armd Div est détaché de la 3rd US Army et envoyé à Bastogne aux ordres du VIII Corps. Les 82nd et 101st Abn Div à peine revenues de Hollande fin novembre 44, sont mises en alerte et doivent se préparer à partir pour les Ardennes avec Bastogne comme première destination pour les deux unités. A Bastogne, le Maj Gen Troy H Middleton donne ordre au CCR 9th Armd Div, stationné à Troisvierges, de se porter sur Oberwampach. Vers 2140 Hr, le Col Gilbreth, Commandant du CCR 9th Armd Div reçoit l’ordre d’établir de solides barrages sur la route principale menant à Bastogne. A Clervaux, le Col Hurley Fuller, Comd du 110th Inf Regt / 28th Inf Div tente de contenir l’ennemi mais les pertes sont importantes. Les gars du 110th Inf Regt se battent avec rage face aux puissantes unités allemandes. Ils mènent un combat retardateur qui fait perdre un temps précieux aux puissantes unités allemandes. La puissante aviation alliée est pratiquement clouée au sol à cause des conditions atmosphériques exécrables et ne peut venir en aide aux défenseurs. Face à Bastogne , le 47 Pz Korps du General von Lüttwitz rencontre très rapidement de grosses difficultés : la résistance du soldat Américain est plus âpre que prévue, les routes sont congestionnées par le trafic, des ponts sur l’Our ne sont pas prêts. Dès le deuxième jour de l’offensive Wacht am Rhein, les retards sur l’ensemble du front s’accumulent dangereusement.

Lundi 18 Décembre 1944

-->Situation sur le front du 110th Inf Regt/ 28th Inf Div. En ce 18 Dec 44, le 110th Inf Regt est anéanti et ce qui reste du régiment bat en retraite. Les rescapés continuent cependant le combat en se joignant aux forces du CCR 9th Armd Div. Le Col Theodore A Seely, ancien Comd du Regt est parvenu à rejoindre le carrefour de la Feitsch avec une dizaine d’officiers et une centaine d’hommes, tous rescapés de CLERVAUX. -->Les barrages du CCR/9th Armd Div

-Le Comd du CCR, le Col Gilbreth a composé rapidement de solides barrages sur la route principale menant à Bastogne. Peu après 00 00 Hr du 18 Dec, les barrages sont en place.

-La Task Force Rose du Capt Lyle K Rose (premier barrage) est installé au lieu appelé ANTONIUSHAFF.

-La Task Force Harper du Lt Col Ralph S(second barrage) est en place au carrefour de la FEITSCH, à un bon kilomètre d’ALLERBORN.

-Plus tard, une troisième Task Force plus modeste, nommée TF Hayse est détachée de celle de Harper et envoyée au carrefour du sud-est de DERENBACH.

-Une quatre force appelée Team Booth s’installe le 18 Dec au matin aux environs du village de Moinet pour repousser toute attaque ennemie venant du nord-est.Les Div du 47 Pz Korps percent le front

-->La Pz Lehr Div a traversé la CLERF à DRAUFFELD et progresse en direction de WILTZ – BASTOGNE.

Dans la nuit du 18 au 19 Dec, l’avant-garde du II / Panzerlehr Regiment 130 continue à foncer via OBERWAMPACH – NIEDERWAMPACH en direction de BASTOGNE. Elle atteint NIEDERWAMPACH vers 2000 heures. Les panzers doivent à nouveau marquer un temps d’arrêt pour faire le plein. Le carburant disponible ne permet que de remplir à moitié les réservoirs quant à la 2 Pz Div, elle entre à l’aube du 18 Dec 44 dans CLERVAUX avec le Bn de Panther du 3 Pz Rgt qui se joint au Bn de Mark IV. Les Panzergrenadiers se chargent des derniers défenseurs retranchés dans le château. Après la chute de CLERVAUX, la Div marque un temps d’arrêt pour se ravitailler avant de reprendre sa progression. Les éléments de tête de la Div entrent en contact avec la TF Rose à ANTONIUSHAFF en début la matinée. Vers 0930 Dec, des Panzergrenadiers appuyés par quatre Panther de l’Aufkl Abt se lancent à l’assaut du carrefour.

-Les barrages du CCR 9th Armd Div sont anéantis dans le courant de l’après-midi du 18 Dec 44.

-->Les renforts se mettent en route pour Bastogne.

-Le CCB/10th Armd Div se met en route et atteint BASTOGNE dans la soirée. Le Col Roberts a constitué trois Combat Teams qui dès arrivés à bastogne, sont envoyés au Nord et à l’Est: Team Desobry à Noville, Team O’Hara à Wardin et le Team Cherry à Longvilly.

-La 82nd Abn Div débute son mouvement vers Werbomont le 18 Dec au matin.

-La 101st Abn Div emboite le pas de la 82nd Abn et quitte sa zone de stationnement de Mourmelon dans l’après-midi. La Div ignore cependant que sa destination est la petite ville de Bastogne.

-Vers 1800 Hr, le Lt Col Templeton, Commandant du 705th TD Bn reçoit de la 9th US Army l’ordre de se préparer à faire mouvement pour rejoindre à BASTOGNE et se mettre aux ordres du VIII Corps du Maj Gen Troy Middleton.

L’unité quitte KOHLSCHEID le 182240 Dec 44. La course pour Bastogne est engagée et les acteurs de la première phase se mettent en place.

Mardi 19 Décembre 1944......

Nous ne pouvons faire plus simple dans ce puzzle complexe et très riche concernant cette journée du 19 Dec.

-->Situation générale des Alliés:

-La situation s’aggrave sur le front des Ardennes. Une conférence est tenue au Hq 12th US Army Group à Verdun. Eisenhower donne ses ordres et demande à Patton quand peut-il contre-attaquer vers le Nord. A la stupéfaction générale, Patton répond « …dans deux jours, avec le III Corps ! ». 

-Au soir du 19 Dec, Eisenhower décide de couper le front en deux et de confier au Fieldmarshal Montgomery les 1st et 9th US Army. Montgomery en profite pour réclamer une fois de plus le commandement de toutes les forces terrestres en Europe. Bradley et Patton sont stupéfaits ! Une grave crise s’installe entre les Américains et les Britanniques.

-->Situation des Allemands dans le secteur Bastogne:

-Les écoutes radio révèlent l’arrivée imminente de la 101st Abn Div à BASTOGNE. Le Comd du Korps, le Gen von Luttwitz insiste donc auprès de Bayerlein sur l’urgence d’arriver avant cette division à BASTOGNE.

-Bayerlein à l’intention de prendre la petite ville par une attaque surprise nocturne.

-Avec un retard considérable, les chars et les Pz Gren du Kpf Gp 902 arrivent finalement à MAGERET vers 0300 Hr. Bayerlein peut se réjouir : l’effet de surprise et la chance jouent pleinement en sa faveur. Il ne lui reste maintenant plus qu’à foncer en vitesse vers NEFFE, puis continuer vers BASTOGNE. Tout est encore possible ! Il doit cependant s’occuper de la force blindée américaine ( TF Cherry à Longvilly)sur ses arrières.

-Bayerlein lance plusieurs attaques, vers Mont, Bizory et sur l’axe Bastogne – Clervaux mais sans succès. Il sait maintenant que l’opportunité de prendre BASTOGNE par un coup de main lui échappe, la 101st Abn Div a gagné la course.

-Au niveau de la 26 VGD, le 77 VG Rgt arrive près d’OBERWAMPACH dans la nuit du 18 au 19 Dec. Sa mission du 19 Dec consiste à traverser LONGVILLY à l’aube et à continuer sur le village de FOY.

-Son voisin de gauche, le 78 VG Rgt a l’effort principal, il doit contourner MAGERET par le nord, marcher sur BIZORY puis LUZERY et s’emparer ensuite de la colline à l’ouest de LUZERY.

-La résistance de la petite force de Hyduke du Team Cherry rend la progression des Volksgrenadiers difficile, lente et avec d’importantes pertes.

-La 2 Pz Div contourne Longvilly par le Nord et progresse vers Noville défendue par le Team Desobry. Vers 1000 Hr, le brouillard se lève tout à coup comme un rideau. Le spectacle est terrifiant pour les défenseurs. Sur tous les flancs, les chars du 3 Pz Rgt avancent vers NOVILLE appuyés par l’artillerie allemande qui déverse un déluge d’obus sur le village.

-La 116 Pz Div progresse sur l’axe réservé à la 2 Pz Div engagée à Noville.

-->Situation des Américains dans le secteur de Bastogne:

-La 101st Abn Div arrive peu après le 19 Dec 00 00 Hr à l’Ouest de Bastogne avec en tête le 501st PIR. A l’aube, le 1st Bn/ 501st PIR sort de la petite ville et se heurte aux éléments avancés de la Pz Lehr arrivés à Neffe. Les 2nd et 3rd Bn sont rapidement déployés à l’Est.

-La I Co 3rd Bn 501st PIR se heurte de plein fouet à une attaque de l’Aufkärungs Abteilung de la Pz Lehr à Wardin. La compagnie est anéantie.

-La 326th Abn Med Co est déployée à la Barrière Hinck et commence à recevoir ses premiers blessés vers 1000 Hr. Au soir du 19 Dec, la 326th Abn Med Co est anéantie par l’Aufklärungs Abteilung du Maj Stefan / 116 Pz Div.

-Le CCB/10th Armd Div au Nord avec le Team Desobry, livre ses premiers combats contre les éléments avancés de la 2 Pz Div qui veut s’emparer de Noville. En fin de matinée, le 1st Bn/506th PIR est envoyé en renfort à Noville

-A l’Est, le Team Cherry et des éléments du CCR 9th Armd Div sont coincés dans la poche de Longvilly

-A Sud-Est, le Team O’Hara entre en contact avec des éléments de l’Aufkärungs Abteilung de la Pz Lehr qui vont pousser en force sur l’axe Bastogne – Wiltz. Le 19 Dec au soir le Team reçoit l’ordre de se replier sur Marvie

-Le 705th TD Bn du Lt Col Templeton arrive à Bastogne et envoie ses premiers pelotons pour soutenir les unités en ligne.

-D’autres unités telles que les 755th et 969th FABn se joignent aux défenseurs de Bastogne. La puissante artillerie américaine cloue l’avance allemande au sol.

-De nombreux traînards et rescapés du 110th Inf Regt 28th Inf Div, du CCR 9th Armd Div et de diverses unités arrivent à Bastogne. Sur ordre du Col Roberts, ces hommes sont regroupés pour former le Team SNAFU.

Situation générale des Alliés au Mercredi 20 Décembre 44

Le 20 Dec, le front des Alliés est partagé en deux : au Nord, le 21st British Army Group de Montgomery qui a reçu sous son commandement les 1st et 9th US Army et au Sud, le 12th US Army Group de Bradley qui ne possède plus que la 3rd US Army du Lt Gen Patton. A la 3rd US Army, les réactions sont rapides :

La 4th Armd Div est déjà en place dans le secteur d’ARLON. la 26th Inf Div fait Mov le 20 Dec au matin pour le secteur d’ARLON, le XII Corps doit se désengager de la SARRE et le Hq Corps ainsi que l’artillerie du Corps doivent faire mouvement pour LUXEMBOURG le 21 Dec 44, la 35th Inf Div est retirée du front de la Sarre et rassemblée à METZ, l’Ech tactique du Hq 3rd Army fait Mov pour LUXEMBOURG le 20 Dec 44 et s’installe dans le bâtiment de la Fondation Pescatore à LUXEMBOURGVILLE. L’échelon avancé du III Corps fait mouvement pour le secteur d’ARLON. Le VIII Corps du Maj Gen Troy H Middleton passe sous-commandement de la 3rd US Army avec de facto toutes les unités à BASTOGNE. Middleton informe le Lt Gen Bradley que les troupes risquent d’être encerclées. Bradley répond que c’est un risque qu’il faut prendre et accepter afin de garder le contrôle de BASTOGNE, tremplin indispensable pour la phase de la reconquête.

Situation générale des Allemands dans le secteur de BASTOGNE

Au Nord, la 2 Pz Div de von Lauchert lance à l’aube du 20 Dec 44 de nouvelles attaques sur NOVILLE mais les chars sont dans un piètre état après plusieurs jours de combat. Le sol boueux ne permet pas un déplacement et un déploiement efficace des panzers. Les échanges des tirs vont continuer pendant des heures dans la plus grande confusion. Le brouillard, les fumées des véhicules et des maisons en feu masquent les mouvements des uns et des autres. Plus au Nord-Ouest, des Elm de la 2 Pz Div s’approchent à l’aube du pont d’Ortheuville. Des grenadiers tentent de s’en emparer et montent à l’assaut. Les Américains décident de faire sauter l’ouvrage mais à leur grande surprise, rien ne se produit. Les défenseurs reculent jusqu’aux premières maisons. Quelques minutes plus tard, une colonne ennemie apparaît. Lorsque le Veh Bl de tête s’engage sur le pont, un des deux M18 du 705th TD Bn en position près du pont reçoit un coup direct bloquant ainsi le passage. Les Allemands ne font aucune autre tentative pour traverser l’OURTHE à cet endroit. Au QG du 47 Pz Korps, on est bien conscient de l’importance de ce point de passage. La 2 Pz Div reçoit l’ordre de s’en emparer au plus vite. Un petit Kpf Gp de la 2 Pz Div commandé par le Leutnant Ernst Gottstein arrive sur les lieux vers 2200 Hr. Les Allemands pilonnent pendant plus de deux heures les positions américaines. La 116 Pz Div a reçu entretemps l’ordre de repartir vers HOUFFALIZE et reprendre son mouvement en respectant la Rollbahn qui lui est attribuée. A l’Est, la Pz Lehr de Fritz Bayerlein ne parvient pas à percer les lignes du 501st PIR. Bayerlein reçoit l’ordre de reprendre au plus vite sa progression vers la MEUSE sans s’attarder devant BASTOGNE. Le Kpf Gp 901 passe aux ordres de la 26 VGD pour l’aider à s’emparer de son objectif principal, BASTOGNE. La perte du Kpf Gp 902 affaibli fortement la Pz Lehr. Au Sud-Est, des éléments du Kpf Gp 901/ Pz Lehr lancent une première attaque sur MARVIE. Les Pz Gren atteignent les premières maisons. Au Sud, l’Aufklärungs Bttl du Maj Kunkel (26 VGD) opère un mouvement de contournement et progresse vers ASSENOIS – SIBRET – VILLEROUX où il entre en contact avec les bataillons d’artilleurs US du 333rd Field Artillery Group.

Situation générale des Américains dans le secteur de BASTOGNE

Au Nord, le Team Desobry du CCB 10th Armd Div et le 1st Bn 506th PIR subissent de lourdes pertes. Vers 1300 Hr, les défenseurs reçoivent l’autorisation de repli. Le 3rd Bn 506th PIR doit tenir FOY tandis que le le 3rd Bn 502nd PIR du Lt Col Stopka, doit pousser jusqu’au village de RECOGNE afin d’alléger la pression sur les forces de NOVILLE. Vers 1700 Hr, les derniers éléments de la force de NOVILLE entrent dans les lignes du 3rd Bn / 506th PIR. A l’Est, les unités du 501st PIR parviennent à contenir les différentes attaques de la Pz Lehr et de la 26 VGD. Dans le secteur de MARVIE, le 2nd Bn 327th GIR fait face à plusieurs attaques du Kpf Gp 901 de la Pz Lehr. Au Sud, la situation est relativement calme excepté pour le 333rd Field Artillery Group qui est harcelé par l’Aufklärungs Bttl de la 26 VGD. A l’Ouest, suite à la perte de la 326th Abn Med Co et du Carf de la BARRIERE HINCK, le 327th GIR du Col Harper reçoit aussitôt l’ordre de reprendre le contrôle des lieux. Harper contacte le Lt Col Allen et lui confie la mission. Le 20 Dec vers 09H45 Hr, le Commandant du CCB 4th Armd Div, le Brig Gen Dager reçoit de Middleton l’ordre d’envoyer une Task Force à BASTOGNE. La Task Force du 8th Tk Bn (Capt Ezell) se met en route le 20 Dec au matin. Elle emprunte la route de NEUFCHATEAU à BASTOGNE et arrive vers 1000 heures sans entrer en contact avec l’ennemi. A BASTOGNE, le Capt Ezell se rend auprès du Hq de la 101st Abn Div. McAuliffe informé de l’arrivée de cette Task Force ne sait que faire de cette unité et dit au Capt Ezell d’aller se présenter au commandant du CCB / 10th Armd Div, le Col Roberts. Roberts lui dit de rassembler son unité à VILLEROUX et de se tenir prêt. Un peu plus tard, le Capt Ezell entre en contact avec son commandant de Bn, le Maj Irzyck qui l’informe de se remettre en route et de réintégrer le CCB à NIVES. La TF du Capt Ezell, on le constatera plus tard, a bien failli, à une heure près, lors de son retrait vers VAUX LEZ ROSIERES, entrer en collision à VILLEROUX avec le Kampfgruppe du Major Rolf Kunkel de la 26 Volksgrenadier Division.

Le 21 décembre 1944 est marqué par un changement radical des conditions atmosphériques. Un vent glacial venant de l’Est s’abat sur l’Europe. Les températures chutent et les premiers flocons de neige tombent sur les hauteurs ardennaises. Le ciel couvert continue malgré tout à clouer une grande partie de l’aviation alliée au sol.

-->Situation générale des Alliés

-Les unités du III Corps du Maj Gen Millikin / 3rd US Army se mettent en place pour la contre-attaque prévue au 22 Dec 44 à 0530 Hr. L’effort principal est donné à la 4th Armd Div qui doit faire sa jonction avec les troupes de BASTOGNE. Le Gen George S Patton, CO 3rd US Army transmet un message au SHAEF demandant la mise sur pied d’une opération de ravitaillement par air des assiégés de BASTOGNE.

-->Situation générale des Allemands dans le secteur de BASTOGNE

-Après la chute de NOVILLE, la 2 Pz Div quitte le secteur de BASTOGNE pour continuer sa route vers la MEUSE.

-Peu après 00 00 Hr du 21 Dec, l’infanterie allemande passe l’OURTHE à gué à ORTHEUVILLE. Pour la deuxième fois, le pont ne saute pas. Le 158th ECBn en position au pont, reçoit l’ordre de se replier et de rejoindre ST HUBERT. La plupart des hommes du 158th ECBn parviennent à se retirer sous le feu de l’ennemi pendant que des M18 Hellcat de la A Co du 705th TD Bn font pleuvoir des obus sur le point de passage. Bien qu’endommagé, l’AvG de la 2 Pz parvient à traverser l’OURTHE sur le pont Bailey. Les patrouilles américaines remarquent que la 2 Pz Div n’exploite pas sa victoire à ORTHEUVILLE par un mouvement direct sur une bonne route pour se porter sur MARCHE où la 84th Inf Div est en train de se mettre en place. La réponse à cette question est d’ordre logistique et non tactique : les blindés de von Lauchert passent toute la journée du 21 Dec 44 à attendre le ravitaillement en carburant et en munitions. La Pz Lehr se retire du secteur de NEFFE dans le courant de la nuit du 21 au 22 Dec 44 pour continuer sa route vers ST HUBERT avec le Kpf Gp 902 et le Kpf Gp von Fallois, le Kpf Gp 901 étant passé aux ordres de la 26 VGD. La 26 VGD du General Kokott a la lourde tâche de s’emparer de la petite ville. Malgré le renfort du Kpf Gp 901 de la Pz Lehr, les forces attaquantes sont nettement inférieures aux défenseurs. Les hommes de Kokott sont épuisés après six jours de combat. Aucune action majeure n’est lancée par la Div excepté des patrouilles pour sonder les défenses américaines. L’artillerie allemande bombarde la ville et les villages dans le périmètre.

-->Situation générale des Américains dans le secteur de BASTOGNE

-Le Brig Gen McAuliffe se rend au Hq du VIII Corps à NEUFCHATEAU et se voit confier le commandement de toutes les troupes à BASTOGNE. Sur le chemin du retour, McAuliffe échappe de peu à la capture car peu après son passage, les Allemands coupent la dernière route ouverte. Le siège de BASTOGNE vient de commencer, 18 000 hommes sont encerclés ainsi que quelques 2500 civils restés dans la petite ville et dans les villages immédiats. Après la capture du pont d’ORTHEUVILLE par la 2 Pz Div, les TD de la A Co/ 705th TD Bn se replient. Ils rejoignent BASTOGNE quelques temps plus tard par un itinéraire de contournement. Après la perte de la 326th Abn Med Co, l’EM de la 101st Abn fait appel au VIII Corps pour obtenir de l’aide. La Div reçoit l’appui d’UN Pl de la 429th Medical Collecting Co installé à JODENVILLE. Jusqu’au 21 Dec au soir, ce Pl assure à l’aide de ses cinq ambulances et de ses deux Veh Dodge l’évacuation des blessés vers la 635th Medical Clearing Co. Dès que l’encerclement est confirmé, la Div ouvre un nouveau point de collecte médical, il désigne le Poste de Secours du 501st comme Central Collecting Point pour toutes les unités de la 101st. Cette Aid station est déployée dans l’Eglise St Pierre et dans le séminaire. Ayant maintenant toutes les troupes de BASTOGNE sous son commandement, McAuliffe peut dès lors organiser de façon centralisée la défense de la ville : les 501st, 502nd, 506th PIR, le 327th GIR ainsi que le 326th Abn Eng Bn forment la ceinture d’infanterie sur tout le périmètre, les chars du CCB/10th Armd Div sont principalement maintenus au centre afin de pouvoir être envoyés dans toutes les directions, les TD du 705th TD Bn sont en appui des régiments en ligne et couvrent toutes les pénétrantes, l’artillerie composée de huit bataillons + quelques pièces ( 321st GFABn, 377th PFABn, 907th GFABn, 463rd PFABn, 81st Abn AAA Bn, 420th AFABn, 755th FABn et 969th FABn) assure l’appui à tous les régiments en ligne, le Team Snafu composé principalement de rescapés du 110th Inf Regt 28th Inf et du CCR 9th Armd Div assure la sécurité intérieure du périmètre ainsi que la garde des prisonniers Allemands don’t le nombre s’élèvera à plus de 800 avant la fin du siège. A l’état-major de McAuliffe, le G-4, le Lt Col Kohls est inquiet de la situation des stocks en nourriture, munitions, carburant et matériel médical. Il demande qu’on recherche un maximum de besoins auprès de la population locale en passant par le bureau des « Civils Affairs ». Le siège vient de commencer et des jours sombres s’annoncent.

Le 22 décembre 1944

-->Situation générale des Alliés pour le chapitre BASTOGNE

-La contre-attaque de la 3rd US Army Comme prévu et planifié, la 3rd US Army lance sa contre-attaque le 22 Dec à 0600 Hr avec trois divisions en ligne : les 26th et 80th Inf Div et la 4th Armd Div qui a l’effort principal. Les conditions atmosphériques sont exécrables ; la neige tombe dru, le brouillard devient vite givrant et les températures sont négatives. La 4th Armd Div franchit la « Red Line » (ligne de départ) qui court de HABAY LA NEUVE à la route N 4 en passant par HEINSTERT, POST et ATTERT. Le CCA du Brig Gen Earnest a l’effort principal avec la N-4 comme axe de progression. MARTELANGE est le premier objectif. A 1330 Hr, la Task Force Alanis passe à l’assaut du village encaissé. Vers 1800 Hr, des chars accompagnés d’infanterie atteignent l’Eglise St Martin situé au centre du village. Les Américains envahissent rapidement la position. La rivière n’est pas encore atteinte et il faut nettoyer le secteur maison par maison sous le feu des Fallschirmjägers du 15 F.S Rgt 5 F.S Div qui tiennent toujours de solides positions sur la rive Nord et celles-ci dominent les points de passage. Le CCB du Brig Gen Dager, sur le flanc gauche, progresse parallèlement au CCA. A 0600 Hr, la colonne principale démarre. Vers 1200 heures, les Recce traversent MENUFONTAINE et s’arrêtent peu après pour observer le pont sur la SÛRE. L’ouvrage est détruit (œuvre du Gn du VIII Corps dans son repli la semaine précédente). A 1515 heures, l’infanterie traverse la SÛRE et atteint les lisières Sud de BURNON vers 1630 Hr. La B Co 24th Armd Eng Bn se met immédiatement au travail pour la mise en place d’un pont. Vers 1745 heures, les chars de la B Co 8th Tk Bn et les half-tracks M3 de la C Co 10th AIBn franchissement l’obstacle. Les tankistes et les fantassins nettoient BURNON puis s’installent sur les hauteurs au Nord du village. Le Maj Irzyk ( Commandant du 8th Tk Bn) s’arrête pour faire les pleins en carburant et en munitions. Alors qu'il est en plein ravitaillement, Irzyk reçoit l’ordre de continuer la progression de nuit. Au premier jour de l’attaque, le CCR du Col Wendell Blanchard est en réserve, juste derrière le CCA. Dans la soirée du 22 Dec 44, le CCR se porte vers sa position de départ située à QUATRE VENTS. Vers 2000 heures, Blanchard reçoit un ordre de se porter sur HOLTZ à l’aube du 23 Dec et se préparer à lancer une attaque sur BIGONVILLE car un trou s’est créé entre la 4th Armd Div et la 26th Inf Div dans lequel la Führer Grenadier Brigade pourrait s’engouffrer.

-L’opération de ravitaillement par air des encerclés de BASTOGNE à la demande du Gen Patton, une opération de ravitaillement par air est préparée. A CHALGROVE en ANGLETERRE, on compose rapidement une équipe de 20 parachutistes éclaireurs « Pathfinders ». Ceux-ci n’étant à CHALGROVE que pour une séance d’entraînement, c’est par pure coïncidence qu’ils sont disponibles pour cette mission. Le C-47 du Lt Col Joel L. Crouch décolle de CHALGROVE pour un vol de 2 Hr 25 Min. Le parachutage est prévu vers 1600 Hr. En vol, le Lt Col Crouch reçoit l’ordre de faire demi-tour et de rentrer à la base à cause des mauvaises conditions météorologiques.

-->Situation générale allemande pour le chapitre BASTOGNE

La contre-attaque de la 3rd US Army inquiète le Commandant de la 5 Pz Armee, le General von Manteuffel. Si les Américains percent les lignes de la 7 Armee de Brandenberger, son flanc gauche et ses arrières risquent d’être dangereusement menacés. Bien conscient de la faiblesse de la 26 VGD, von Manteuffel a un besoin urgent de renfort pour lancer une puissante attaque contre BASTOGNE. Une nouvelle course contre la montre s’engage, être dans BASTOGNE avant l’arrivée des troupes de Patton. Sur le flanc gauche de la 7 Armee, la 5 F.S Div est au contact à MARTELANGE, MENUFONTAINE, BURNON. Elle encaisse le choc de la 4th Armd Div mais sa résistance fait perdre à cette division de précieuses heures.

-->Situation allemande et américaine dans le secteur de BASTOGNE

Dans le secteur de BASTOGNE, la journée est marquée par un évènement inattendu. Vers 1130 Hr, des gars de la F Co/ 2nd Bn 327th GIR observent sur la route N 4 venant de REMOIFOSSE, un petit véhicule de type Kubelwagen, arborant un drapeau blanc. A bord, deux officiers, la Maj Wagner du 47 Pz Korps, le Lt Helmuth Henke de la Pz Lehr Div et deux soldats du 901 Pz Gren Rgt. Ils apportent une demande de rédition à laquelle le Brig Gen McAuliffe répond singulièrement « NUTS ». Les hommes profitent de cet instant de trêve et ce jusqu’au départ des parlementaires vers 1400 Hr. La journée du 22 Dec est relativement calme malgré quelques patrouilles de combat lancées à différents endroits sur le périmètre afin de sonder le dispositif américain. Vers 1550 Hr, peu après la trêve de la demande de reddition une colonne ennemie attaque la position de la F Co 2nd Bn 327th GIR. Un feu dévastateur annihile complètement la petite force allemande. A 1700 Hr, les Allemands lancent une nouvelle attaque avec l’effectif d’une compagnie. Cette nouvelle tentative est arrêtée net par un tir intense d’artillerie, de mitrailleuses, de mortiers et de petites armes. La nuit tombe et de part et d’autre, les hommes tentent de se protéger d’un froid intensive qui glace les os.

Situation générale des Alliés pour le chapitre Bastogne 23 décembre

La journée du 23 Dec s’annonce radieuse, le temps est clair, froid et dégagé. Un magnifique ciel bleu ouvre le bal du cauchemar pour les Allemands, la puissante force aérienne des Alliés peut enfin entrer dans la danse et assurer l’appui des troupes au sol.

La 4th Armd Div

Aux premières heures du 23 Dec 44, le CCA est toujours au Sud de la rivière SURE. Le Brig Gen Earnest attend la mise en place d’un pont. Pour une raison inconnue, la rive Nord ne doit pas être nettoyée, les Fallchirmjägers se seraient retirés de MARTELANGE et dans leur repli, ils ont échoué à détruire le pont de RADELANGE au Nord-Ouest de MARTELANGE ce qui a permis à la A Co 51st AIBn de franchir le cours d’eau vers 0500 Hr. Vers 1430 Hr, les chars de la Task Force Oden traversent la SURE avec la A Troop 25th Cav en tête. A 1600 Hr, alors que les jeeps Recce franchissent la crête au Nord de MARTELANGE, les Allemands ouvrent un feu nourri. Oden fait intervenir l’artillerie. A 1645 Hr, les compagnies se remettent en route. La progression reprend à peine que l’enfer se déchaîne. Les Allemands sont aux lisières de WARNACH. Pour Oden , c’est clair, il faut nettoyer WARNACH. Quelques minutes plus tard, les tubes du 66th AFABn lâchent leurs obus sur le village. Peu avant 2000 Hr, les M5 Stuart du 3rd Pl avancent lentement pour permettre à l’infanterie de suivre et d’approcher le village par l’arrière. Leurs tirs viennent de les dévoiler aux yeux des canonniers des Sturmgeschutz qui prennent les coups de départ comme point de mire. La première attaque sur WARNACH est un désastre. La Task Force est bloquée devant WARNACH par la résistance opiniâtre des Allemands.

La colonne du CCB reprend aussi sa progression aux premières lueurs du 23 Dec en direction de CHAUMONT. Soudain un feu croisé meurtrier s’abat sur les Américains. Des StuG III en position sur la colline 480 au Nord-Est du bois Lambaichenet font pleuvoir leurs obus de 7,5 cm. Les Allemands sont solidement retranchés et la prise de CHAUMONT ne pourra se faire qu’en lançant une puissante attaque. Le jour commence à pointer et les observateurs avancés du 22nd AFABn peuvent scruter le terrain. Une première mission feu est destinée à la colline 480 où les StuG III sont observés puis à 0924 Hr, les tubes des A et C Btry 22nd AFABn crachent leur feu dévastateur sur les Fallschirmjägers. La plupart des obus sont des high-explosive (HE) mais aussi des White Phosphore (WP) appelés « Willie Pete ». Le village semble se volatiliser dans un geyser de feu et de débris.

Dans le ciel, des chasseurs-bombardiers P-47 Thunderbolts assurent le « Close Air Support ». Depuis le début de l’offensive, c’est le premier jour d’intervention du Fighter Group. A 1200 Hr, le Maj Irzyk donne l’ordre d’attaque. Les unités se mettent en mouvement. Dans le village, les hommes livrent un violent combat pour déloger les Allemands des maisons. Peu après 1600 Hr, les Sherman atteignent finalement la sortie Nord de CHAUMONT. Le Maj Irzyk est convaincu que le village est désormais sous-contrôle. Soudain vers 1630 Hr, des tirs éclatent et des obus fusent sur les hommes de Irzyk. Les Allemands contre-attaquent au plus mauvais moment. Une dizaine de StuG III de la 11 F.S StuG Bde montés de grenadiers fondent sur les Américains. Les Sherman sont touchés les uns après les autres. Les hommes pris de panique, se replient en toute hâte. L’attaque allemande est si soudaine et si brutale que l’ordre de repli est donné. Le bilan des pertes est lourd. L’avance du CCB est désormais bloquée pour plusieurs jours car les Maj Irzyk et Cohen ne disposent plus des moyens nécessaires pour percer. Pour combler les pertes dans l’infanterie, le CCB recevra le renfort d’un bataillon de la 80th Inf Div.

A l’Est du CCB, les hommes du CCR se préparent au combat, ils doivent assurer le flanc droit de la Div et s’emparer de BIGONVILLE. Les conditions atmosphériques sont mauvaises, les routes couvertes de glace rendent la progression difficile. Les Sherman ont encore bien plus de difficultés à circuler sur les routes étroites et glissantes. Dans les half-tracks, les fantassins grelottent de froid. Ils se serrent les uns contre les autres pour un peu de chaleur. En milieu de matinée, les éléments de tête arrivent en vue de FLATZBOURHOF. Vers 1120 Hr, le Lt Col Abrams, Commandant 37th Tk Bn, entend des explosions. Les trois Combats Command de la 4th Armd Div sont maintenant engagés contre l’ennemi.

Les Sherman et l’infanterie passent à l’assaut. Sous la puissance de feu des attaquants les hommes de la 9 Kp 3 Btl 15 F.S Rgt se replient sur BIGONVILLE. Lt Col Abrams veut pousser en avant malgré les dangers méconnus qu’il pourrait rencontrer à BIGONVILLE. A 1420 Hr, Abrams lance dans le réseau radio : « En avant !». Dans les chars, les nerfs sont à vifs. Le Lt Col Abrams observe le déroulement de la bataille depuis son char baptisé « Thunderbolt ». Les Allemands opposent une résistance farouche qui arrête la progression des Américains. Il est 1630 Hr, le soleil commence à se coucher et une attaque de nuit est bien trop risquée. Celle-ci est reportée au lendemain. Son Bn et celui du Lt Col Jaques (53rd AIBn) ont subi de lourdes pertes.

L’opération « Repulse Kangaroo », le ravitaillement par air des assiégés.

La journée du 23 décembre est marquée par un don du ciel. Les conditions atmosphériques sont bonnes et les Américains peuvent lancer l’opération « Repulse Kangaroo », un ravitaillement par air des assiégés. Au Hq de McAuliffe, tout le monde espère que cette nouvelle journée sera annonciatrice de cadeaux du ciel. Au lever du jour, les regards scrutent le ciel.

A 0645 Hr, deux C-47 décollent avec vingt Pathfinders à bord répartis en deux équipes. Les avions du IX Troop Carrier Pathfinder Group pilotés par le Lt Col Joel L. Crouch et par le 1st Lt Lionel E. Wood ont d’abord rendez-vous à REIMS (A-62) où ils seront pris en charge par une escorte de chasseurs bombardiers P-47 jusqu’à BASTOGNE. Vers 0820 Hr, après un vol de 480 Km, le binôme arrive en vue de l’aérodrome A-62 de REIMS mais la protection de la chasse n’est pas présente. Crouch décide de continuer sans escorte. Les avions reprennent leur vol. BASTOGNE est en vue. Il est 0931 Hr, la lampe verte s’allume dans l’avion de tête et le premier stick de dix Pathfinders saute. A 0934 Hr, les parachutistes sont au sol. Ils se rendent immédiatement compte qu’ils sont tombés dans les lignes amies, un secteur tenu par le 327th GIR. Une grenade fumigène orange est envoyée. Le 1st Lt Lionel Wood repère le signal la fumée orange, aligne son avion et actionne la lampe verte. A 0955 Hr, le deuxième stick de Pathfinders est au sol. Le Lt Williams repère un tas de briques et trouve l’endroit idéal pour mettre en place l’équipement de guidage. Il est 0955 Hr et le matériel CRN-4 fonctionne correctement.

Trois missions de ravitaillement sont prévues pour cette première journée :

Le 50th Troop Carrier Wing (Hq à CHARTRES – FRANCE) avec 21 avions du 441st Troop Carrier Group basé à DREUX A-41 (FRANCE) est la première unité à arriver sur l’objectif. Vers 1100 Hr, les premiers colis sont parachutés.

Le IX Pathfinders Carrier Group (Hq à CHALGROVE – UK) est la deuxième unité à être engagée avec 39 appareils. Peu après le passage à l’IP, les vagues de C-47 sont engagées par la Flak. Les pilotes sont sans défense car il n’y a pas d’escorte de chasseurs. L’intervalle temps entre les formations permet aux Allemands de recharger leurs armes et de concentrer leur feu sur les vagues suivantes. C’est une journée noire pour le IX Pathfinder, le bilan des pertes la journée est lourd : 28 avions seulement sur les 39 qui ont décollé parviennent au-dessus de BASTOGNE pour larguer, une formation de 3 appareils a sévèrement été touchée par la Flak et a été obligée de faire demi-tour avant d’arriver sur zone, 4 avions sont abattus avant d’atteindre la DZ, 5 avions doivent faire un atterrissage d’urgence sur le chemin du retour, 4 appareils ont rencontré des problèmes techniques avant d’arriver sur zone et ont fait demi-tour. Seuls 2 avions rentrent à CHALGROVE sans dégâts.

La troisième et dernière mission de la journée est la plus importante. Elle voit l’engagement des cinq Troop Carrier Groups du 53rd Wing; un total de 199 appareils est prêt le 22 Dec au soir. Un « Sky Train » composé de neuf formations qui s’étirent sur 90 Km de long et 5 km de large. La première vague arrive sur zone à 1529 Hr et les arrivées des autres formations s’échelonnent jusqu’à 1559 Hr. Le 88th TCS / 438th TCG rapporte la perte d’un C-47 (N° 42-92087) détruit en vol par la Flak, une minute avant d’arriver sur zone. L’avion s’est écrasé au sol et a explosé. Tous les membres de l’équipage ont été tués C’est la seule perte enregistrée par le 53rd TCW en ce 23 Dec 44.

Les rapports détaillés du IX Troop Carrier Command indiquent que sur les 264 avions engagés, 253 sont arrivés sur zone et ont parachuté quelques 334 tonnes de munitions, de rations et de matériel médical. Le rapport du Col Kohl indique que 241 avions ont parachuté 144 tonnes de ravitaillement. NB : il est à noter que de nombreux colis constitués de munitions ont été directement distribués aux hommes et n’ont donc pas été inventoriés.

Ce premier jour de ravitaillement par air regonfle le moral des assiégés mais assombri celui des assaillants.

Situation allemande et américaine à BASTOGNE

Les secteurs Nord, Est et Ouest subissent des attaques de petites envergures mais c’est dans le Sud que les Allemands lancent leur effort principal face au 2nd Bn / 327th GIR. En milieu de matinée, la F Co signale d’importants mouvements de véhicules ennemis aux environs de REMOIFOSSE. A 1115 Hr, des chasseurs-bombardiers amis attaquent l’ennemi. C’est la première fois que les défenseurs bénéficient d’un appui aérien depuis leur arrivée à BASTOGNE. Vers 1725 Hr, des panzers commencent à pilonner MARVIE. A 1735 Hr, des chars et des panzer grenadiers se lancent à l’assaut. Le Pl de la G Co / 327th en position sur la colline 500 subit un assaut de front. Vers 1930 Hr, l’ennemi est pratiquement sur la colline 500. La position défendue par le Pl du Lt Harold E Young la C Co / 326th AEBn et par le Pl du Lt Stanley E Morrison de la G Co / 327th GIR est sur le point de tomber. La position est finalement submergée par des chars et de l’infanterie du Kpf Gp 901 de la Pz Lehr Division.

Dans le village de MARVIE, la E Co tient bon. Deux Pz IV parviennent jusqu’au carrefour de l’église où un blindé américain a été détruit. Le véhicule en feu bloque la route. Les chars tentent de manœuvrer pour contourner l’obstacle sous le feu des aéroportés. Le passage est impossible et les chars sont contraints à se replier. Vers 2000 Hr, le Major Galbreaith, EXO du 2 / 327th informe le Col Harper que les Allemands occupent la partie sud du village.Quelques minutes plus tard, deux Sherman entrent dans le village par le nord. L’infanterie des deux camps est bien impliquée dans des combats rapprochés au cœur même du village. Le half-track détruit au carrefour de l’église forme un bon road-block qui empêche les blindés ennemis de venir soutenir les grenadiers. Harper n’a plus de réserve et sa ligne de défense à MARVIE commence à fléchir. Les Allemands qui occupent maintenant la colline 500 sont bien positionnés pour exploiter la brèche dans le dispositif de défense américain et continuer vers BASTOGNE. Néanmoins, ceux-ci commettent une fois de plus l’erreur de n’attaquer en force qu’à un seul endroit du front. Ils ne pourront exploiter les brèches créées dans la partie sud du périmètre de défense car les Américains vont rapidement envoyer des renforts. Le secteur de MARVIE a fortement souffert de cette importante attaque de la Pz Lehr. Les pertes sont importantes mais la majeure partie du front au sud de BASTOGNE a tenu comme un rock. La brèche dans la ligne de front au nord de la colline 500 a rapidement été colmatée avant que l’ennemi ne se lance dans l’exploitation de ce succès.

La journée est avant marquée par la manne céleste larguée des avions C 47. Le ravitaillement tombe à pic car les défenseurs connaissent des soucis dans toutes les classes de ravitaillement ainsi qu’au niveau médical.

voici la situation autour de Bastogne il y a 77 ans ..... un 24 décembre 1944

-->Situation générale des Alliés – Chapitre BASTOGNE

-La 4th Armd Div

Au CCA, le Lt Col Oden ne veut plus d’une attaque hâtivement montée qui risque à nouveau d’échouer. Son plan consiste à s’emparer du village par un double enveloppement de nuit. Vers 0430 Hr, les Baker Co sous le Comdt des 1st Lt John Kingsley (35th Tk Bn) et Daniel Belden (51st AIBn) se mettent en route. Des coups de feu éclatent. Un StuG III aligne un Sherman qui explose. A quelques centaines de mètres de là, le 1st Pl B Co 35th Tk Bn dépasse WARNACH et progresse vers le Nord. Dans le char de tête, le Sgt John T Foster aperçoit deux StuG III de la 11 StuG Bde. Le 2nd Lt Joe V Horton, Chef du 2nd Pl aligne les véhicules ennemis et tire. Un premier coup fait but. Le jeune Lt du Texas décide de faire progresser son peloton avec une section de part et d’autre de la route. Vers 0730 Hr, le 2nd Pl et le 3rd Pl atteignent l’Eglise St Antoine au centre de WARNACH après avoir nettoyé les deux-tiers du village. Les fantassins de la B Co 51st AIBn pourchassent les Allemands avec hargne. Dix minutes plus tard, les Fallschirmjägers se sont pour la plupart repliés dans une poche sur le versant Nord de WARNACH. L’ennemi n’a pas l’intention de se rendre et la prise de cette poche risque d’être coûteuse et sanglante. Les Chefs de Pl demandent au Lt Col Oden de faire intervenir l’artillerie. Oden marque son accord. Après le tir d’artillerie, l’infanterie entame le nettoyage avec l’appui des chars. De violents combats éclatent. Les Américains aperçoivent des Fallschirmjägers qui tentent de se replier. Toutes les armes se braquent vers eux et déchargent un feu d’enfer avec rage. Les corps des Krauts sont déchiquetés sous les balles. En milieu d’après-midi, les combats pour WARNACH cessent. Le Hq du CCA note que le village est officiellement nettoyé à 1715 Hr. Bien que les combats pour le village soient terminés, les Allemands ne renoncent pas. Les survivants du 2 Btl lancent plusieurs contre-attaques à partir des bois au Nord-Est du village. Utilisant l’artillerie sans réserve, les Américains repoussent et anéantissent toutes les tentatives ennemies. Les Baker Co du 35th Tk Bn et 51st AIBn renforcent leur dispositif dans et aux lisières du village de WARNACH tandis la A Co 35th Tk Bn et la C Co 51st AIBn ont entretemps atteint une ligne juste au Sud de la route STRAINCHAMPS-TINTANGE après avoir nettoyé « le Bois Melch ». A l’Ouest, la force composée de la D Co 35th Tk Bn, de la A Co 51st AIBn, de deux Pl de la C Co 51st AIBn et des six Sherman « Assault Guns » a traversé STRAINCHAMPS et poussé vers le Nord en évitant « le Bois Morival » dans lequel des Allemands se sont retranchés. Huit chasseurs-bombardiers P 47 du 377th Fighter Squadron basé à ETAIN (FR) assurent dès lors l’appui aérien. Leur premier objectif est « le Bois Morival ». Les avions effectuent plusieurs passages et larguent des bombes de 250 Kg ainsi que du napalm. L’effet est désastreux pour les Fallschirmjägers.

Le CCB 4th Armd Div, malmené la veille lors des combats de CHAUMONT, essaie de se réorganiser pour reprendre la progression mais l’Allemand ne lâche pas prise et contre-attaque avec férocité. Des tirs de mortier s’abattent sur les Américains pendant que les Fallschirmjägers tentent d’infiltrer le dispositif. Les hommes du 25th Cav essaient de combler les brèches dans les lignes. Une menace pèse sur le flanc Ouest de la division et au soir du 24 Dec, le Maj Gen Gaffey donne un ordre d’avertissement au CCR qui doit se tenir prêt à basculer sur le flanc gauche. Mouvement 30 minutes après minuit.

Au niveau du CCR, la résistance du soldat allemand a fait échouer toutes les tentatives de prendre BIGONVILLE le 23 Dec 44. Une nouvelle attaque et prévue le 24 Dec dont l’Heure H est fixée à 0800 Hr. Le 13 F.S Rgt 5 F.S arrive entretemps à BIGONVILLE où il ne reste qu’une trentaine d’hommes des 9 et 10 Kp 15 F.S Rgt. Le Kdr du 13 F.S Rgt, le Maj Goswin Wahl confie la défense de BIGONVILLE au 2 Btl commandé par le Hauptmann Walter Metzler.

Comme planifié lors du briefing, le 94th AFABn ouvre le feu vers 0700 Hr. Les tirs cessent vers 0800 Hr et le Bn d’Aie commence alors à saturer le secteur d’obus fumigène pour créer un écran de fumée. Les compagnies de chars et d’infanterie se lancent à l’assaut du village sous le couvert de l’écran. Les Fallschirmjägers se battent avec acharnement, ils répliquent aux tirs.

Il est 1000 Hr, l’attaque fait rage et la bataille semble loin d’être terminée. Les Allemands opposent une résistance farouche et tenace. Vers 1130 Hr, la A Co du 2nd Lt Whitehill atteint l’église au centre du village. L’ennemi a transformé chaque maison en forteresse et chaque cave en bunker, obligeant les Américains à nettoyer pièce par pièce. Après plusieurs heures de furieux combats, les Allemands cèdent enfin et la bataille pour BIGONVILLE est presque terminée. Un GI regarde sa montre, il est 1234 Hr. Le Comd du CCR reçoit vers 1910 Hr un ordre d’avertissement : « Se tenir prêt à faire mouvement le 25 Dec à 0030 Hr pour NEUFCHATEAU sur le flanc gauche ». Les hommes n’ont pas le temps de se reposer, une nouvelle mission les attend…

-->Le ravitaillement par air des assiégés de BASTOGNE – Opération « Repulse Kangaroo »

-Deux missions de parachutage du ravitaillement sont prévues pour le 24 Dec:

Le IX Pathfinder avec 6 avions chargés de matériel de transmission. L’arrivée sur zone est prévue vers 0855 Hr. Le vol se passe sans problème. A une cinquantaine de kilomètres de BASTOGNE, les avions captent le signal émis par la balise Rebecca. Un équipage un peu trop impatient largue sa cargaison par erreur à l’IP de LEGLISE à cause d’une confusion avec des signaux au sol. Le flight leader lui donne l’ordre de faire demi-tour et de rentrer à la base. Les cinq autres continuent leur course et larguent leur précieuse cargaison sans gros soucis. Tous les avions rentrent en ANGLETERRE avec seulement quelques dégâts mineurs.

Le 53rd TROOP CARRIER WING avec157 avions décolle pour un vol de plus ou moins trois heures. Deux avions du 436th TCG doivent faire demi-tour pour cause de problèmes techniques. La formation des 155 appareils passe au complet au-dessus des lignes allemandes en douze minutes à peine. L’approche s’est faite en formations serrées, à des altitudes différentes ce qui a donné moins de temps aux Allemands pour réagir et engager les cibles Un appareil du 72nd TCS / 434th TCG ne rentre pas en ANGLETERRE, il doit faire un atterrissage sur un aérodrome en FRANCE à cause d’un réservoir troué par les tirs de la Flak

La mission du 24 Dec est un réel succès qui s’explique par un changement de tactique au niveau du vol, de l’approche sur zone et du largage. Aucun avion n’a été abattu ou a dû faire un atterrissage d’urgence.

-Bilan du parachutage : les deux missions engagent un total de 163 avions dont 160 sont arrivés sur zone et ont largué quelques 160 tonnes de ravitaillement composé principalement de munitions.

-->Situation allemande dans le secteur de BASTOGNE

-La contre-attaque de la 3rd US Army inquiète de plus en plus von Manteuffel. Il obtient finalement la 15 Pz Gren Div qui passe aux ordres de la 5 Pz Armee. Le 23 Dec 44 peu après minuit, le 115 Pz Gren Rgt de la 15 Pz Gren Div quitte sa zone à l’ouest de PRÜM pour HOUFFALIZE. L’Oberst Maucke roule pratiquement en tête de son Régiment. A PRÜM, des chasseurs-bombardiers américains ont détruit pratiquement toute sa compagnie canon.

-Tous les mouvements vers les ARDENNES constituent à eux seuls un défi de taille face à l’aviation alliée. En fin de matinée, un chasseur-bombardier solitaire attaque son I Btl qui perd sa cuisine de campagne ainsi que 60 % de ses véhicules et de ses mortiers moyens. Le brouillard, les routes verglacées augmentent les pertes car les accidents sont fréquents. Maucke est inquiet par l’importance de ses pertes. Il aurait préféré que tous les mouvements se fassent de nuit mais les ordres lui imposent d’avancer au plus vite quel qu’en soit le prix. Avec l’arrivée de la 15 Panzer Grenadier Division, von Manteuffel exige que soit lancé une puissante attaque tôt le 25 Dec. Dans son QG à GIVES, Kokott reçoit un ordre émanant directement de la 5 Pz Armee : « La 26 VGD doit préparer une importante attaque sur BASTOGNE le 25 Dec. La 15 Pz Gren amenée sur place passe aux ordres de la 26 VGD pour la durée de cette attaque ». Kokott reçoit enfin les renforts nécessaires pour accomplir sa mission. Il veut lancer cet « Angriff » sur la partie ouest du périmètre car, après avoir effectué personnellement une reconnaissance de l’endroit, il lui semble que c’est le secteur le plus faiblement défendu. Le terrain est également plus favorable à l’emploi de chars surtout depuis que les températures négatives ont durci le sol. Les panzers ne risquent pas de s’embourber. Le secteur CHAMPS – HEMROULLE constitue pour lui le talon d’Achille de la défense américaine. L’endroit est parfait pour une « Panzer Angriff » afin de casser la noix de BASTOGNE. L’attaque doit être lancée par trois Kampfgruppen dont l’effort principal est donné à la 15 Pz Gren Div qui sera le « Schwerpunkt ». Les deux autres Kpf Gp doivent assurer les flancs.

-Le dimanche 24 Dec au soir, l’Oberst Maucke arrive au PC de la 26 VGD à GIVES. Le Generalmajor Kokott n’est pas présent et c’est l’officier des opérations, le Major Hans Freiherr von Tiesenhausen qui informe l’Oberst Maucke de la situation et du plan de l’attaque. Maucke est très surpris d’apprendre que l’attaque est déjà prévue pour le lendemain très tôt au matin. Son unité n’est pas encore arrivée et elle ne va même pas pouvoir se reposer après un long et périlleux mouvement de pratiquement deux jours ! A la lecture des ordres, il est de plus en plus abasourdi : une attaque de nuit, sans reconnaissance et sans réelles coordinations. Il ne lui reste à peine que douze heures avant l’assaut et il n’a même pas eu l’occasion de voir le terrain dans lequel ses chars vont devoir progresser. Maucke est furieux et très inquiet, il sait que ses hommes vont exécuter les ordres mais les chances de réussite sont très maigres. Son unité court au désastre.

-->Situation des assiégé de Bastogne

-Pratiquement tous les hommes en ligne passent leur nuit de Noël dans leur trou de fusilier. Un froid polaire glace les os des pauvres bougres. Les températures sont très négatives. Les hommes essaient par tous les moyens de se réchauffer mais certains ne tiennent pas le coup. Ils doivent être évacués vers les fermes où ils trouvent un peu plus de confort. Dans la soirée, les hommes dans leur foxhole entendent au loin le bruit de véhicules chenillés. Résignés, ils redoutent une attaque. Les aéroportés déployés à l’Ouest savent que leur secteur est favorable aux chars et la division pense que la mince ligne de défense ne pourra tenir face aux panzers. Beaucoup craignent que ce soit leur dernière nuit. Certains sortent de leur trou, se serrent la main, se souhaitent un joyeux Noël puis retournent se mettre à l’abri.

-Le 24 Dec vers 2200 Hr, le Lt Bowles ( B Co 3rd Bn (1/401) 327th GIR) donne ordre au Lt Adams de mettre sur pied une patrouille pour faire sauter un aqueduc sur la route de FLAMIZOULLE ce qui devrait empêcher les blindés ennemis d’utiliser ce point de passage. Les onze hommes quittent les lignes amies sous le couvert du brouillard. Ils progressent lentement dans le froid et la neige. L’approche est difficile, les gars doivent ramper dans les fossés. Après plusieurs heures de progression, ils atteignent l’aqueduc qui se trouve à peine à une centaine de mètres du village de FLAMIZOULLE tenu par les Allemands. Ils découvrent avec stupeur une importante force blindée qui se rassemble dans le village…des heures sombres s’annoncent…

-->Messe de minuit au château de Rollé – Hq 502nd PIR

-A Rollé, le Lt Col Chappuis, CO du 502nd PIR, assiste à la messe de minuit donnée dans la petite chapelle du château. L’office est célébré par l’aumônier du Régiment, le Père Joseph Andrejewski.

-Le Captain Joseph Pangerl, l’Offr interrogateur des prisonniers de guerre est un fervent catholique. Il assiste à l’office religieux et décrit la scène comme suit : « La messe de minuit est célébrée par notre aumônier dans une petite chapelle se trouvant dans la tour du château. Les propriétaires sont également présents. Le couloir est bondé de paras qui ne peuvent entrer dans la chapelle. Ils écoutent les paroles du Père Andrejewski. ». Le Capitaine a reçu un colis de sa famille avant de quitter MOURMELON. Il offre celui-ci à Madame Maus de Rollé qui en fait la distribution aux enfants présents.

-->La Luftwaffe bombarde BASTOGNE

-Le 24 Dec à 1530 Hr, le LG I (Lehrgeschwader) reçoit l’ordre avec les Gefechtsverband Hallensleben et le I / KG 66 (Kampfgeschwader) de lancer un raid sur BASTOGNE. Ces deux dernières unités ont pour mission de marquer l’objectif. Quatre avions du type Ju 188 (4) s’envolent à destination de BASTOGNE. Ils arrivent sur l’objectif vers 1845 heures et marquent la cible.

-Entre 1810 Hr et 1900 Hr, une quinzaine de bimoteurs Junkers Ju 88 du II / LG I décollent à destination de la ville encerclée. Les bombardiers sont lourdement chargés, chaque avion emporte une bombe SC 1200 (1117 Kg) et une bombe SC 500 (500 Kg). Certains appareils emportent en plus dix-huit bombes SD 50 (55 Kg). Vers 2000 Hr, les avions survolent la ville et larguent leurs terribles bombes. La plupart des gens qui vivent depuis plusieurs jours déjà dans les caves et abris, sont terrifiés. Ce raid de la Luftwaffe surprend les Américains. Il n’y a pratiquement pas de riposte anti-aérienne. Les bombardiers peuvent faire leur salle besogne en cette veille de Noël. Les bruits sourds des puissantes explosions ébranlent les bâtiments. Les caves vacillent sous le coup des impacts. Certaines personnes terrorisées sortent des caves et s’enfuient dans les rues. Elles ne veulent pas être ensevelies sous les décombres. Les rues sont jonchées de véhicules détruits. Certains bâtiments dévorés par les flammes s’écroulent comme des châteaux de cartes. Le Field Hospital du CCB / 10th Armd Div déployé dans un grand bâtiment à trois étages Route de NEUFCHATEAU, a été atteint par une bombe. Les pertes sont lourdes surtout au niveau du personnel médical. Renée Lemaire, une infirmière belge volontaire fait partie de la triste liste des victimes…

Le 25 décembre 1944.

-->La 4th Armd Div

Le CCA. Après les durs combats pour la prise de WARNACH, le CCA se réorganise et lance à 0800 Hr une attaque dans trois directions à la fois.

Le Maj Alainis mène une attaque contre le village de STRAINCHAMPS avec la B Co / 51st AIBn et la A Co / 35th Tk Bn. La force ne rencontre qu’une faible resistance, s’empare du village et continue jusqu’au Sud de HOLLANGE où elle bénéficie d’un appui aérien qui facilite grandement la capture de l’objectif

Le Lt Col Oden continue la progression sur la N 4 avec ce qui reste du 35th Tk Bn et du 51st AIBn. Les éléments sont déployés de part et d’autre de la N 4. La résistance est forte. La D Co / 35th Tk Bn est envoyée pour nettoyer le « Bois de Melch » et fait quelques 200 prisonniers.

Le 1st Bn / 318th Inf Regt / 80th Inf Div a pour mission de s’emparer de TINTANGE.

En fin de journée, le CCA consolide ses positions dans le secteur de HOLLANGE, TINTANGE, sur la N-4, au nord de WARNACH et dans le secteur de MALMAISON.

Le CCB positionné au Sud de CHAUMONT doit faire sauter ce bouchon sur la route de BASTOGNE. A 0850 Hr, le CCB lance une nouvelle attaque sur le « Bois Lambaichenet » avec la C Co / 8th Tk Bn et avec des éléments du 10th AIBn. Simultanément, le 2nd Bn / 318th Inf Regt / 80th Inf Div attaque les bois au Sud de CHAUMONT. Le Bn est rapidement cloué au sol par de puissants tirs de mitrailleuses. Les chars légers 8th Tk Bn arrivent en renfort et parviennent à détruire les positions ennemies. Vers 0955 Hr, les deux bois sont nettoyés ce qui permet au CCB de se lancer dans une nouvelle attaque pour la prise de CHAUMONT et des hauteurs au Nord-est du village.

La A Co / 8th Tk Bn et le 2nd Bn / 318th Inf Regt se lancent dans une attaque frontale contre CHAUMONT tandis que le C Co / 8th Tk Bn et le 10th AIBn attaquent par le flanc droit. Les deux forces essuient de violents barrages d’artillerie et de mortiers en provenance du village mais aussi de REMOIVILLE. Vers 1340 Hr, la force d’attaque venant de l’Est a un peloton de chars à cheval de part et d’autre du ruisseau au Nord-Est de CHAUMONT mais le 2nd Bn / 318th est face à une solide résistance de l’ennemi. Ce n’est que vers 1915 Hr, que le village est entièrement nettoyé. Le CCB renforce son dispositif pour la nuit et récupère sept chars sur onze perdus lors de l’attaque du 24 décembre.

Le CCR du Col Wendell Blanchard a reçu la veille des ordres pour se porter sur le flanc gauche de la division. Le 25 Dec vers 0100 Hr, le CCR quitte le secteur de BIGONVILLE qui a été repris par la 26th Inf Div pour se regrouper dans le secteur de MOLINFAING - BERCHEUX. En black-out et en silence radio, le CCR entame un mouvement de plus de 50 Km par une nuit d’hiver glaciale en passant par PERLE, HEINSTERT, HABAY LA NEUVE, ANLIER LEGLISE, OFFAING et LONGLIER. Il a près de 400 Veh étalés sur 25 Km. La froide nuit de Noël est éclairée par un quasi pleine lune. La colonne se faufile dans les obscures régions forestières. En plein mouvement, l’ordre arrive de se rendre à BERCHEUX. Le CCR doit assurer le flanc gauche du CCB qui est toujours bloqué à CHAUMONT. Blanchard arrive juste avant l’aube à BERCHEUX tenu par une Cie de Gn de la 1st US Army. Il reste 18 Km jusqu’à BASTOGNE.

La marche victorieuse vers BASTOGNE pour le CCR débute le lundi 25 Dec à 1100 Hr par une attaque sur VAUX LES ROSIERES. Les mines, hélas, continuent à causer des dégâts et celles-ci sont américaines. Des mines placées par les Engineers du VIII US Corps. Le faible écran de protection allemand ne tient pas devant le rush des chars. La B Co / 53rd AIBn nettoie le village et les chars reprennent la progression vers ROSIERE LA PETITE. La résistance dans le village est également faible et la colonne traverse celui-ci sans s’arrêter laissant la B Co / 53rd AIBn le soin de nettoyer les dernières maisons. Afin d’éviter le carrefour boisé du « Poteau de Morhet », à 3 Km de ROSIERE LA PETITE, le CCR oblique à droite vers NIVES. Le terrain est dégagé et recouvert d’une couche de neige d’une dizaine de centimètres.

Les chars du Team A du Lt John A Whitehill ( Ava Maria – Alone – Allways – Alleyoop – Annie – After Adolph - Absent Minded et Absentee ) suivi par ceux du Team C de Boggess ( qui vient juste de reprendre le commandement car le Comd Cie a été tué la veille à BIGONVILLE ) avancent sur NIVES et attaquent dans la foulée le village de COBREVILLE mais hélas, le pont à la sortie du village sur le « Rû du Grand Pré » vient de sauter. Vers 1400 Hr, le 1st Lt Charles P. Boggess, commandant la C Co / 37th Tk Bn va en reconnaissance jusqu’au ruisseau. Il appelle Abrams qui lui envoie un Tank Dozer de la C Co / 21st ECBn. Le Tank Dozer comble le trou en poussant un mur de la dernière maison dans le lit du ruisseau. Vers 1530 Hr, la petite colonne se remet en marche sur l’initiative de Boggess et se dirige vers le prochain village, REMOIVILLE. Le 3 Bttl du 14 Fallschirmjäger Rgt tient la localité. Un barrage d’artillerie de quatre bataillons matraque pendant dix minutes les défenseurs qui voient ensuite les Sherman dévaler sur eux à partir de la cote 488. La C/37th et la C/53rd s’emparent des hauteurs à l’Ouest de REMOIVILLE tandis que les A/37th et A/53rd traversent le village crachant de toutes leurs armes. La B Co / 53rd AIBn suit les chars et procède comme d’habitude au nettoyage maison par maison. Vers 1800 Hr, à la tombée de la nuit, les Américains ont fait 327 prisonniers.

L’avant-garde se remet de suite en route mais se trouve rapidement bloquée par un grand cratère dans la route avant l’embranchement du « Moulin de Godinval ». Impossible de le contourner de nuit. La B Co / 53rd AIBn déborde REMOIVILLE par la gauche et vient prendre position près du mamelon 486 d’où elle a une vue sur le village suivant, REMICHAMPAGNE. Durant la nuit, Blanchard établi son plan pour la journée du 26 Dec 44 : attaquer REMICHAMPAGNE, foncer vers le carrefour de CLOCHIMONT et ensuite prendre à gauche en direction de SIBRET pour rejoindre la route de NEUFCHATEAU - BASTOGNE. Abrams et Jaques ne sont pas très chauds pour une telle solution surtout qu’une reconnaissance aérienne a signalé que SIBRET grouille de Krauts.

-->Le ravitaillement par air des assiégés de BASTOGNE

Le 24 Dec au soir, la 101st Abn Div a transmis à la 3rd Army une importante liste des besoins ainsi qu’une demande d’engagement de planeurs pour augmenter les capacités de ravitaillement par planeurs.

Le 25 Dec à 0855 Hr, le Col Kohl ( G-4 / 101st Abn ) téléphone au VIII pour ajouter le renfort d’une équipe médicale. Il demande à nouveau que soit étudiée la possibilité d’utiliser des planeurs. Vers midi, la 101st reçoit un message qui annonce qu’il n’y aura pas de ravitaillement ce jour à causes des mauvaises conditions atmosphériques sur l’ANGLETERRE. La déception est grande pour les gars à BASTOGNE.

La situation médicale dans le périmètre de BASTOGNE se dégrade de jour en jour. L’état-major de la 101st Abn Div a fait part à la 3rd US Army du besoin urgent en chirurgien. En réponse immédiate à cette demande, la 3rd Army organise une mission de renfort à l’aide d’un petit avion de liaison L-5 « Stinson Sentinel ». L’avion décolle de VERDUN-ETAIN A-82 avec à son bord un chirurgien, le Maj Howard P. Serrel ainsi qu’une cargaison de pénicilline. Vers 1800 Hr, le L-5 atterri sans problème dans une prairie au nord de la ville. Le Maj, rapidement pris en charge, se met immédiatement au travail et effectue quinze interventions chirurgicales majeures en trente-six heures.

L’envoi de renforts à BASTOGNE a été une course contre la montre et les unités n’ont pas eu le temps de prévoir les cartes nécessaires. Depuis le début des combats pour la défense de la ville, les unités ne disposent que d’une quinzaine de cartes de la région et celles-ci sont principalement attribuées à l’artillerie. Dans les bataillons, seul le Comd dispose d’une carte ce qui handicape fortement le travail dans les PC et alourdit la transmission des informations.

Un des messages envoyés la veille précise le besoin urgent en cartes ainsi qu’en photos aériennes.

C’est le 19th TAC Photo Recon Sqdn / 9th AF qui se voit confier la mission de délivrer des cartes ainsi que des photos aériennes récente de la situation ennemie. Le Capt Rufus Woody Jr, Ops Offr de l’unité se charge de la mission. Le 25 Dec 44 vers 1420 Hr, il arrive au-dessus de BASTOGNE avec son P-38 et largue un container contenant cartes et photographies aériennes. Lors du vol retour, il survole les lignes ennemies et prend de nouvelles photos qui seront livrées le lendemain.

La suite bientôt..